Le dernier roman de Michel Bussi est un drame social sur un féminicide qui brise une famille à Rouen dans les années 1990. Un "roman de vengeance" fort en émotion comme Jacquou le Croquant, Le Comte de Monte-Cristo ou encore L’été meurtrier.

"J’avais envie de parler du destin d’un enfant qui vit le féminicide de sa mère. Qu’a-t-il vu ? Compris ? Comment va-t-il grandir avec ce traumatisme ? Qui va-t-il tenir pour coupable ? Va-t-il chercher à se venger ?", explique Michel Bussi qui a enquêté auprès des services sociaux pour aborder ce sujet d’actualité, à sa façon, dans son nouveau roman.

L’originalité de son approche consiste sans doute à adopter le regard de l’enfant, "notamment sur son père, qui est accusé d’avoir commis ce féminicide. Comment un enfant peut-il se sortir de son emprise ? C’est aussi un récit sur les témoins d’un féminicide. Qui savait ? Qui aurait pu empêcher le drame ? Qui porte une part de responsabilité ?" précise Michel Bussi dont les livres figurent régulièrement sur la liste des best-sellers en France. 

Mon cœur a déménagé est à la fois un récit initiatique, un roman d’amour et d’amitié, une vaste enquête s’étirant sur plus d’une décennie, et bien entendu une intrigue à twist, nul ne sachant, jusqu’à la dernière page, qui connaît la vérité, et qui la manipule.

L’intrigue se situe à Rouen, la ville de l’auteur, qu’il revisite en dressant une fresque inédite des années 1990, de leur bande-son jusqu’aux grands mouvements sociaux. "Rouen est marquée par de fortes ségrégations urbaines de part et d’autre de la Seine. Donc elle formait un cadre idéal. Les années 1990 correspondent à mes années de jeune adulte, notamment à l’université, j’ai donc pu m’identifier encore davantage à mon héroïne". Un personnage complexe et ambigu qui – et ceci est une première pour l’auteur – finit par se venger dans ce roman.

"La thématique sociale, le sujet du féminicide et les années 1990 sont des points qui peuvent intéresser les lecteurs car ils relient la fiction au réel. Le twist final et l’héroïne vengeresse sont quant à eux les ingrédients efficaces qui servent les rebondissements et tiennent en haleine dans cette histoire forte en émotions", explique Marie Prudhomme, responsable des cessions de droits aux Presses de la Cité, qui a vendu les droits en Italie, chez Edizioni E/O. Sorti en janvier, le premier tirage du roman s’élève à 200 000 exemplaires et il est sous option pour la langue anglaise, en Pologne, en Grèce, en Chine, en Slovénie, en Bulgarie et au Japon. 

Katja Petrovic, Marie Prudhomme
Mars 2024