La Falaise est le premier roman graphique de Manon Debaye, édité chez Sarbacane en septembre 2021. Une histoire intense sur le harcèlement scolaire, la différence et l’exclusion dont la douceur du dessin contraste avec la gravité du propos. Tiré à 4 500 exemplaires en France, les droits ont déjà été vendus en Italie et pour la langue anglaise (monde).

Astrid est blonde aux cheveux longs. Issue d’une famille modèle, elle est timide. Charlie est brune aux cheveux courts. Elle est violente et vit avec sa mère et son nouveau compagnon qu’elle déteste. À l’école, Charlie fait partie d’un groupe de garçons qui l’acceptent car "elle n’est pas une vraie fille". Ensemble, ils harcèlent d’autres élèves, dont Astrid qui se plonge dans la lecture et l’écriture d’histoires merveilleuses pour fuir cette violence. Tout oppose Charlie et Astrid et pourtant, après l’école, les deux filles se retrouvent. Tous les jours, près de la falaise, liées par une troublante attirance naissante et un terrible pacte de sang : le jour des 13 ans de Charlie, elles se suicideront, ensemble, main dans la main. 

 

"Manon Debaye pousse ces deux sœurs de sang au bord de la falaise, dans un roman graphique hypersensible aux silences vertigineux, où les âmes amies ont du mal à vivre et à survivre", écrit Le Soir en Belgique. En France, les lecteurs ont également vite été séduits par la "grande intensité du récit et la subtilité avec laquelle Manon Debaye décortique les psychologies de cet âge critique." 

 

"Un récit puissant entre Virgin Suicides et la Vie d’Adèle", selon les éditions Sarbacane chez qui le livre est paru en septembre 2021. 

 

"Ce livre aborde les questions du mal-être adolescent, de la puissance des sentiments, mais aussi des différences sociales de manière à la fois juste, profonde et sans en avoir l’air", explique de son côté, Sylvain Coissard, agent, qui gère entre autres, les droits du catalogue BD des éditions Sarbacane. "C’est avant tout une histoire de fiction qui fonctionne de manière très fluide avec un graphisme et une mise en couleurs incroyablement élégants et dont la douceur fait contrepoids à la dureté de certaines situations", poursuit l’agent qui a d’abord mis en avant ce livre dans sa newsletter avant de le présenter à Francfort. "Je l’ai présenté presque systématiquement, tant pour les listes YA que adultes. J’ai adoré ce livre et j’ai partagé mon émotion sincère à la lecture mais aussi celle de ma fille de 12 ans qui l’a plutôt lu comme un thriller. Le sujet, la sincérité de l’autrice, son style graphique et la justesse de son ton" ont parlé aux éditeurs étrangers. Les traductions en italien et en langue anglaise sortiront l’année prochaine et l’aventure ne fait que commencer. À seulement 28 ans, Manon Debaye "est une autrice très prometteuse, un véritable pari sur le futur", souligne Sylvain Coissard. 

Propos recueillis par Katja Petrovic