Poisson-Fesse a une tête de fesses. Tout le monde le lui dit. Mais une tête de fesses ressemble finalement beaucoup à une tête de cœur… Il suffit de regarder la vie du bon côté pour le découvrir, comme le montre le héros de cet album destiné aux 3-6 ans.

 

Poisson-Fesse rit avec les autres de sa tête de fesses mais au fond il aimerait être un poisson banal. Fatigué de faire le pitre, il décide de descendre dans les abysses pour voir du pays. C’est là qu’il croise Poisson-tomme de Savoie, à la tête encore plus bizarre – mais qui est tellement original et drôle ! ; puis un poisson-chat, des poissons-pilotes, un poisson-scie, un poisson-lanterne, un poisson-entonnoir et même un poisson-clé à molette.

C’est surtout là qu’il découvre qu’une tête de fesses ressemble finalement beaucoup à une tête de cœur.

 

"Un texte d’une grande liberté et d’une grande finesse"

"J’ai lu ce texte de Pauline Pinson et j’ai ri énormément. Ce qui m’a plu c’est ce mélange parfaitement dosé d’humour, de tendresse et de fantaisie débridée, tout cela au service d’une thématique importante : le harcèlement. On l’aime ce poisson. Et, mine de rien, sa résilience et son bonheur nous font jubiler. Aborder un sujet aussi important avec cette légèreté est une prouesse", explique Valérie Cussaguet, directrice des éditions des Fourmis Rouges.

 

Un album qui a séduit les libraires et les lecteurs français… 

Depuis sa sortie en juin 2024, le petit poisson rond et rose est devenu un phénomène littéraire : 65 000 exemplaires ont été vendus en un an. "Les libraires ont immédiatement suivi", poursuit l’éditrice, qui a "dû lancer la première réimpression seulement deux semaines après la parution alors même que le premier tirage était de 7 000 exemplaires". Pour Angélina Codron, libraire au Bateau livre de Lille, Poisson-Fesse "est l’un des meilleurs albums sur la confiance en soi que vous lirez !". À la librairie Passages de Lyon, Justine Caillaud parle d’un "coup de cœur intergalactique". De leur côté, les lecteurs – grands et petits – "ont tout de suite été fous de ce poisson !"

Du côté des médias, "une chronique dans l’émission de télévision Quotidien a été la première étape d’une médiatisation plus importante. Un grand article dans l’édition nationale du Parisien a entraîné une invitation à la très écoutée Matinale de France Inter", ajoute l’éditrice. Pour le quotidien Libération : "Poisson-Fesse, œuvre de deux copines à la ville, Magali Le Huche aux illustrations et Pauline Pinson aux textes, est très bon. Et d’ailleurs tout le monde le dit, même nous."

 

… et les éditeurs étrangers

Le succès a suivi auprès des éditeurs étrangers. Les droits de traduction de Poisson-Fesse ont déjà été vendus en dix langues : allemand, anglais (Royaume-Uni, États-Unis), catalan, chinois simplifié, chinois complexe, coréen, espagnol, finnois, italien et néerlandais.

Hannele Willig, agente et responsable des droits étrangers des Fourmis Rouges indique que c’est notamment le bouche à oreille entre éditeurs indépendants étrangers qui a favorisé les ventes : ainsi, nous dit-elle, "l’éditeur anglais est passé à Francfort sur mon stand cinq minutes pour dire bonjour, je lui montre Poisson-Fesse, il adore, il fait une offre. Et plus tard il en parle à l’éditrice finlandaise qui décide aussi de le publier."

 

La traduction du titre a donné lieu à des hésitations et des discussions entre éditeurs, parfois drôles selon les pays et les langues. "La difficulté c’est de trouver le bon registre pour le mot fesses dans chaque langue. Il faut que ce soit rigolo mais pas trop vulgaire. Dans certaines langues c’est le mot cul qui marche, plutôt que fesses. C’est l’option retenue par les Espagnols, mais cela ne va pas convenir pour les éditeurs et lecteurs d’Amérique latine, on attend leur titre encore", précise Hannele Willig.

 

Ainsi le titre en Amérique du Nord sera Buttfish et en Angleterre Bumfish. En Italie, Pesce Chiappa (Poisson-fesse), en Catalogne Peix Cul (Poisson-cul), en Espagne Pez Culo (Poisson-cul)…

Anne Riottot
Juin 2025