Banni, honni, objet de tous les préjugés et de toutes les violences, le mendiant incarne bien souvent l’antithèse de l’homme accompli qui, par son travail et sa participation au jeu de la réciprocité sociale et économique, jouit de biens et de droits dans la communauté de ses semblables. D’où vient un tel partage des vies, entre une forme légitime et celle qui lui sert de repoussoir ? Le mendiant n’est-il que cet "homme sans", réduit à des besoins et des manques, que voit en lui une longue tradition ayant érigé en modèle anthropologique "l’animal politique", soit le citoyen propriétaire ? Ce livre interroge et remet en cause ce partage des vies.