Depuis qu’il est arrivé à Paris, Adrien Naselli, père conducteur de bus et mère secrétaire, tient une liste des gens comme lui, ces "transfuges de classe" qui concentrent l’attention des médias. Pour cette enquête, il est allé à la rencontre de leurs parents. Ils sont ouvriers, agriculteurs, aides-soignantes, petits employés, tandis que leurs enfants sont journalistes, écrivains, magistrats ou universitaires. Ils gagnent le smic ou à peine plus, ont quitté l’école avant dix-huit ans et n’ont pour la plupart jamais pris l’avion. Dans le conte de fées de la méritocratie, ils sont l’envers du décor.