Doué d’une exceptionnelle mémoire visuelle, James Castle a dessiné sans relâche les paysages, les maisons et les objets constituant la "vie sans histoire" de la vallée perdue de son enfance, ainsi que l’école pour sourds où il passa cinq années. Illettré mais fasciné par l’écriture et l’édition, James Castle a aussi "écrit" d’étranges livres illisibles qu’il cachait parfois dans les murs et sous les toits des maisons et du poulailler où il dessinait entouré de ses "amis", des pantins de carton. Découverte tardivement grâce à l’un de ses neveux, l’œuvre de James Castle, rencontre inattendue entre l’Amérique profonde (digne des photos de Dorothea Lange ou de Walker Evans) et l’art moderne et contemporain, a fait l’objet d’importantes expositions dans les plus grands musées et galeries américaines ainsi qu’en Espagne, en Angleterre ou au Japon, mais elle demeure quasiment inconnue en France.