Le cyclisme prend la mesure du monde dans ses excès. Il exige démesure de l’homme, une tension complète qui touche aux organes et au cerveau. Le cyclisme n’a duré qu’un siècle. Ce qui s’appelle encore cyclisme et se donne en spectacle n’est que farce, artefact à la mesure d’un monde faussé par la pollution, la génétique et le bio-pouvoir. Par-delà les portraits inouïs et les légendes vraies des champions de haute époque, sous les rafales d'images et le souffle de l'émotion, Philippe Bordas chante le lien intime du cyclisme avec la langue française et nous offre un livre inclassable, manifeste anarchiste et bréviaire poétique, un chef-d’œuvre d'un lyrisme violent.