Ce monde va de travers, à ce point que lui désobéir devrait être une évidence partagée et brûlante. Notre modernité technique, bureaucratique, rationnelle a fait depuis bientôt un siècle surgir une nouvelle forme de monstruosité : la docilité passive. Ce qui choque réellement aujourd’hui, c’est qu’à ce point on continue à accepter l’inacceptable. Le premier souci de Frédéric Gros dans ce nouvel essai, est de réinterroger les racines de notre obéissance politique : conformisme social, soumission économique, respect aveugle des autorités, consentement républicain ? C’est en étudiant les styles d’obéissance qu’on est ensuite en mesure d’étudier, d’inventer, de provoquer de nouvelles formes de désobéissance : la désobligation éthique, la dissidence civique.