En élaborant une phénoménologie du "vivre de" (du monde, des aliments, d’autrui, etc.), Corine Pelluchon propose d’articuler ensemble écologie, philosophie de l’existence et renouveau de la démocratie. Elle prend au sérieux la corporéité du sujet et la matérialité de l’existence, qui dépendent de nos multiples nourritures. L’alimentation est le paradigme de cette phénoménologie du sentir pour montrer que, dans nos gestes quotidiens, nous sommes déjà en rapport avec tous les vivants, nous habitons la terre avec les autres hommes et les autres espèces. La justice se définit dès lors comme le partage des nourritures : manger est un acte tout à la fois éthique, économique et politique.